• Nous débutons aujourd'hui un dossier en plusieurs volets consacré à la PI et l'intelligence économique. Ceci a pour but de démontrer que l'information circule, circule, circule et n'arrête pas de circuler. Alors, tant que ce n'est pas important cela n'a pas trop d'incidence, mais dès qu'il est question de "secrets", de "développements",...cela pose problème.


    Voici donc le premier volet introductif:



    « Pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir »
    Beaumarchais



    Définitions :


    Savoir-faire : « Habileté acquise par l'expérience dans un art ou un métier quelconque, permettant de réussir ce qu'on entreprend. Compétence professionnelle. » (Petit Larousse 1999)
    Le règlement communautaire de 1988 le définit comme : « Toute connaissance procurant un handicap favorable dans la concurrence, sans que soient nécessairement mesurées son importance et sa durée possible. »


    Le professeur Mousseron le définit comme : « toutes les connaissances techniques, transmissibles, non immédiatement accessibles au public et non brevetées, et pour lesquelles quelqu'un serait disposé à payer pour en avoir connaissance. »



    Sûreté industrielle : C'est l'ensemble des moyens actifs et passifs mi en œuvre pour assurer la sauvegarde des biens physiques, intellectuels et moraux de l'entreprise ainsi que de ses activités opérationnelles dont leurs aspects confidentiels.


    L'intelligence Économique : « l'ensemble des actions de recherche, de traitement et de diffusion (en vue de son exploitation) de l'information utile aux acteurs économiques » (Rapport du Commissariat au Plan).
    L' Intelligence Économique ne traite normalement que d'informations ouvertes (c'est-à-dire celles accessibles sur Internet, banques de données, journaux, centres de documentation, organismes) alors que l'objectif de l'espionnage est l'accès aux informations « fermées » (c'est-à-dire les autres, celles normalement non accessibles à l'extérieur de l'entreprise ou de l'organisme).



    Constat :



    • Dans un article du journal USA Today du 13/02/2003, il est écrit :
    « Avec la croissance de l'économie globale et la demande incessante de nouvelles technologies, les experts affirment que le nombre de cas d'espionnage économiques aux Etats-Unis augmente tous les ans (30% l'an dernier).
    Le vol de secrets commerciaux a coûté 59 milliards de dollars environ aux 1.000 premières compagnies américaines en 2001, selon une enquête de l'automne 2002 réalisée par l'American Society for Industrial Security et PricewaterhouseCoopers.
    Les gouvernements et les services d'intelligence en France, en Israël et les pays de l'Est ont une longue histoire d'espionnage industriel aux Etats-Unis, disent les experts américains.»
    A contrario en France, le sujet est rarement évoqué. les entreprises qui découvrent qu'elles ont été piratées le taisent. L'espionnage industriel coûterait d'après la DST au moins 1,5 milliard d'Euros chaque année aux entreprises françaises "insouciantes".



    • Selon une étude récente , 21% des entreprises n'identifie pas ou ne mesure pas la dépense liée au budget sécurité informatique. Cependant, la prise en compte évolue vers le haut. À titre indicatif, pour les entreprises de plus de 200 salariés, les freins au développement sécurité sont le manque de budget (37%), le manque de personnel qualifié (25%), les contraintes organisationnelles (20%), et les réticences diverses (20%).
    La tendance interne de sécurisation informatique est, bien entendu , plus développée au sein des « grosses entreprises » (plus de 1000 salariés).



    L'étude insiste sur la réalisation d'un inventaire des actifs de l'entreprise afin d'analyser et traiter les risques. Ainsi, les entreprises auditent les actifs physiques (matériel informatique, moyens de communication, supports amovibles, etc.) à 96%, les logiciels à 93%, les informations (bases de données, fichiers, contrats et accords, procédures opérationnelles, etc.) à 82%, services informatiques et de télécommunications à 57%, personnes et savoir-faire à 41%, et les valeurs immatérielles (réputation et image) à 20%.



    Ainsi, l'arrivée massive des NTIC a créé des interdictions pour le personnel : interdiction d'accès aux mails, Extranet, Internet sur certains postes, interdiction de la VoIP (dialogue vocal par Internet), du WIFI (transfert de données sans fil), de connexion au serveur interne depuis l'extérieur, etc. Mais la libéralisation des techniques rend ce contrôle relativement difficile.



    La typologie des problèmes rencontrés souligne l'origine interne des incidents de sécurité. La plupart sont issus d'erreurs de conception, de coupures télécoms ou électriques, d'erreurs d'utilisation, et peu (18%) sont d'origine malveillante (fraudes, intrusions, sabotages, attaques de virus,...).



     Selon une information d'avril 2006, un groupe de travail interministériel réunissant des industriels et des experts de l'intelligence économique devrait proposer d'ici un an un texte législatif sur la protection des secrets d'affaires. Ceci s'inspire du « Cohen Act » américain, loi fédérale de 1996 qui décrit sur 2000 pages les moyens de protéger l'information.


    Exemples récents de tentatives visant l'acquisition d'information économique :


    - En avril 1993, la société Hughes Aircraft a décidé de ne pas participer au Salon aéronautique du Bourget après que la CIA eu informé son président que la société figurait sur la liste des 49 firmes américaines ciblées par les Français.


    - Selon des rapports, la Chine se sert de membres de délégations et de programmes d'échanges pour pratiquer l'espionnage économique aux États-Unis, au Canada et dans d'autres pays développés.


    - À Montréal, deux membres de la Stasi, l'ancienne police secrète est-allemande, ont expliqué comment ils utilisaient de faux dossiers d'employés fournis par des «sociétés compréhensives» pour obtenir un emploi dans les compagnies canadiennes ciblées.


    - Les gens d'affaires ont été avertis, en 1992, de ne pas voyager par Air France, parce que l'on avait découvert que le service français du renseignement posait des micros dans les sièges d'avion et mêlait des agents aux passagers et au personnel de bord.


    - En 1991, le service de renseignements ouest-allemand a été accusé d'intercepter les communications d'une société étrangère et de communiquer les informations aux concurrents allemands.


    - Dans les années 80, des agents de renseignements japonais ont été soupçonnés de mener, de connivence avec des multinationales japonaises, des opérations secrètes contre des firmes de haute technologie de la Silicon Valley, en Californie.


    - Une entreprise sud-coréenne aurait versé un million de dollars par an à un employé de General Electric pour obtenir les secrets de fabrication du diamant synthétique.


    Quels sont donc les moyens de sécuriser ? Suite au prochaine volet.

    Romain Busnel
    IPWEBNEWS


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  • Source: ag-IP-news

    Viet Nam to join WTO


    GENEVA - Viet Nam informed the World Trade Organization (WTO) on December 12, 2006 that it has ratified its membership agreement. It will now become the WTO's 150th member on January 11, 2007, according to a press release by the Organization.


    WTO members negotiating the terms of Viet Nam's membership completed their task on October 26, 2006 by accepting the documents spelling out Viet Nam's commitments and rights.


    The final breakthrough came in the week of October 9 when some tough decisions had to be taken in informal consultations on remaining issues among a small group of members. The finishing touches to Viet Nam's membership package were completed at an informal meeting of the working party on 25 October, which Norwegian Ambassador Eirik Glenne, who chairs the working party, described as a "dress rehearsal" for the October 26 final formal meeting.


    The EU said "It has been a road worth taking because it has seen a transformation of the Vietnamese economy and its trading system." Canada described the results as "high quality".


    The US praised Viet Nam's "courage" and "perseverance" and described Viet Nam's desire to join the WTO as a vote of confidence in the WTO. "Their membership will be an important addition to the organization," the US said. The time is also "exciting" because US-Vietnamese trade has "expanded by 400% over the last five years to reach almost $8 billion per year," the US said.


    China, India, the Association of Southeast Asian Nations, and other Asian, Latin American countries and European countries looked forward to the contribution Viet Nam would make to the WTO. Pakistan said Viet Nam is a model for developing countries struggling to meet the millennium goals - Viet Nam succeeded 10 years in advance, Pakistan observed.


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  • Alors que la Wii fait dormir les foules dehors pendant des heures avant de pouvoir enfin l'acquérir et y jouer, nous venons d'apprendre que les impatients viennent peut être d'acheter une console collector, celle ave la durée de vie la plus courte qui ait existé.

    En effet, il a été annoncé ce week-end qu'une société ( Interlink Electronics Inc.) lance une procédure en contrefaçon de brevet. Il est reproché la violation des droits sur la manette (control pad) de la console, appelé Wiimote.

    Selon nos sources, la dite société souhaiterait e retrait immédiat de la console et le versement de dommages intérêts.

    Cette info est à relativiser, car, comme chacun sait, dans ces problématiques de distribution et de sorties de produits, un paiement substantiel conclut souvent une résolution amiable du problème.

    Il est vrai que l'on imagine mal comment retirer du marché cette console qui a une semaine de vie en France (et que dire des autres marchés primaires : Japon, Chine, USA,..). Ainsi la menace, selon notre analyse, a surtout pour fonction de faire grimper les prix des DI et de l'arrangement contractuel. Bluff quand tu nous tiens...

    Reste à savoir si la violation des brevets est réelle.

    Petit rappel :

    Interlink avait déposé son brevet en septembre 1997, puis publié les premiers croquis le 1er février 2005. On aperçoit une relative similitude avec la Wiimote actuelle.

    Cependant, c'est le projet de Nintendo qui fut le premier à être dévoilé à la presse, lors de l'E3 2005, lors du projet Revolution. Par ailleurs, le périphérique élaboré par la firme américaine n'est ni plus ni moins qu'une souris ergonomique pour PC, donc complètement différent du projet de Nintendo. Ceci dit, de récents tests ont montré la possibilité d'utiliser la Wiimote sur son ordinateur.

    Des différences entre les deux produits sont tout de même de taille, notamment au niveau de l'utilisation. Alors que le Nintendo permet de déplacer le pointeur à l'écran en bougeant son contrôleur dans l'espace, le brevet d'Interlink décrit un mécanisme de pointage centré sur une utilisation d'un "Touch Pad" et de boutons et non sur le mouvement du périphérique en lui-même.

    Cela rappellera à certains d'entre vous l'affaire Sony / Immersion au niveau de l'option de vibration des manettes DualShock il y a quelques mois.

    A suivre...

    Romain Busnel
    IPWEBNEWS
    Crédit photo : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wiimote



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  • Par un arrêt de la 4ème chambre de la Cour d'Appel, le 17 novembre 2006 (SARL Net Ultra c/ la Société AOL France), les juges ont apporté une précision importante quant à la validité d'un constat d'huissier sur internet. En effet, ils ont refusé d'accorder toute valeur probante à un constat d'huissier réalisé à partir de simples captures d'écran. Pratique relativement courante jusqu'alors, les huissiers devront revoir leurs habitudes..d'autant que nous savons combien un constat d'huissier valide participe efficacement de la stratégie de défense de marques.


     Gwénaelle GOELER


    Crédit photo : www.astarac.fr


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  • Initiative remarquable et débat relancé sur le « fragile » équilibre du droit de la propriété industrielle, et notamment des brevets.

    Longtemps, la « guéguerre » lexicale a fait rage, avec pour fondations d'un côté l'objectif de santé mondiale pour tous, et de l'autre la protection des investissements et des ROI (Retours sur investissements) ayant pour conséquence le financement de la recherche et donc indirectement de l'amélioration des actions de santé (prévention et curation).

    L'action de la Thailande, aujourd'hui révélée, va ainsi redonner du grain à moudre aux partisans. En effet, le ministère de la santé Thaïlandais vient d'annoncer qu'il va distribuer des licences obligatoires sur un brevet détenu par le laboratoire pharmaceutique MERCK. Celui-ci porte sur un antiviral (efavirenz dont la formule chimique est : (4S)-6-chloro-4-(cyclopropyléthynyl)-4-(trifluorométhyl)-1,4-dihydro-2H-3,1-benzoxazin-2-one) utilisé pour lutter contre le virus du SIDA.

    Pour indications, en association avec la stavudine et la lamivudine, réduit la charge virale, notamment dans le tractus génital féminin :
    - Clin Microbiol Infect 1999;5(Suppl 3): 54 et 232.
    Essai de différentes combinaisons d'antirétroviraux chez l'adulte. La plus efficace semble être efavirens/zidovudine/lamivudine :
    - N Engl J Med 1999;341:1865-1873.
    Une autre étude faite chez l'enfant montre que l'association la plus efficace et la mieux tolérée serait efavirenz/nelfinavir/inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse :
    - N Engl J Med 1999;341:1874-1881.
    L'association de 2 inhibiteurs nucléosidiques à l'efavirenz est efficace comme traitement initial de l'infection à HIV:
    - J Infect Dis 2000;181:1273-1279

    Médecins sans frontières félicite la Thailande et encourage dans ce sens s'agissant d'autres médicaments de nature essentielle. Selon une source de MSF, MERCK faisait payer au moins le double du prix par rapport aux laboratoires indiens distributeurs de génériques pour le même médicament, même si l'on constata dernièrement une baisse des prix dans les PVD ( Pays en Voie de Développement).

    A noter que la Thailande a récemment confirmé son programme de développement public de sa propre version générique de l'antiviral, dont la production devrait débuter l'année prochaine.

    Quelques jours après la journée mondiale du SIDA, une telle entreprise est à souligner quand on sait que quelques 40 Millions de personnes vivent avec la Sida dans le monde et que 88% de ces personnes n'ont accès à aucun traitement à ce titre.

    Pourtant partisan de la propriété intellectuelle, il existe des impératifs qu'il faut savoir prendre en considération. Reste à savoir quel est l'impératif ! Personnellement j'ai fait mon choix !


    Romain Busnel
    IPWEBNEWS
    Crédit photo : www.iusy.org



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